Le 29 juin 2025 en l’église Notre Dame, à la messe dominicale des saints Pierre et Paul, au lendemain des fêtes des Sacrés-Coeurs de Jésus et Marie, le Père Christophe a béni la nouvelle plaque commémorative des curés de Sauveterre de Guyenne depuis le début du XIXème siècle jusqu’à nos jours.
Plaque en marbre de Carrare

Le Père Christophe avec le marbrier M. Scribe, son fils et son ouvrier

Bénédiction de la plaque
Chers Amis,
Au mois de mars de cette année, un paroissien m’a suggéré de faire apposer dans l’église de Sauveterre de Guyenne une plaque avec la liste des prêtres qui ont desservi cette paroisse.
J’ai trouvé qu’il s’agissait d’une excellente initiative et j’ai encouragé ce paroissien à la mettre en œuvre.
Il a effectué des recherches aux archives du diocèse pour établir la liste de manière rigoureuse, car celle que nous possédions, provenant d’un livre sur l’histoire de Sauveterre, comportait plusieurs erreurs concernant l’orthographe de plusieurs noms de prêtres ainsi que des années d’affectation.
Il a ensuite fait le nécessaire auprès de la maison SCRIBE de Bordeaux, marbriers depuis six générations, pour la réalisation de cette plaque en marbre et son installation.
Je l’en remercie vivement, en mon nom et en celui de tous mes prédécesseurs.
En posant cette plaque en souvenir des curés de Sauveterre, nous continuons une très vieille tradition.
Dans notre pays, elle remonte aux Romains. Les Romains faisaient graver sur des plaques de marbre le souvenir d’exploits militaires, ou plus souvent encore le souvenir de constructions. Pourquoi faisaient-ils cela? Parce qu’il est important de se rappeler des choses grandes et belles de la vie.
La vie est pleine de difficultés, de souffrances, on le sait bien, mais il y a aussi de belles choses. S’en rappeler aide à vivre et à regarder vers l’avenir, à le construire.
En France, la pose de plaques dans des églises est une pratique ancienne qui remonte au moins à la fin du Moyen-Âge. Mais il semble que c’est au XIXème siècle que l’on a commencé à poser un peu partout des plaques de marbre avec le nom des curés de paroisse.
Avant, c’étaient les rois qui faisaient frapper des médailles-souvenirs de leurs exploits. Plus tard, Napoléon a fait graver sur l’Arc de Triomphe le nom de ses généraux.
Ici, nous sommes devant quelque chose de plus modeste, bien sûr. Nous nous souvenons qu’il existe dans chacune de nos communes un lieu pour Dieu, un lieu dédié à Dieu, comme une fenêtre sur le Ciel. C’est l’église, et ce lieu est en général, au point de vue artistique, le plus beau du village.
Mais ce lieu est desservi par des hommes qui lui sont consacrés, et ce sont les prêtres. Ce sont eux qui, par le baptême, par les sacrements, par l’Eucharistie, donnent Dieu aux hommes.
Parmi mes quatorze prédécesseurs, j’ai noté que :
L’un d’eux, le Père Etienne EYMERY fut curé de Sauveterre pendant 45 ans, de 1804 à 1849.
Un second, le Père Jean TIPHON eut deux frères jumeaux, plus jeunes que lui, qui devinrent prêtres à leur tour.
Un troisième, le Père Joseph FERRIER, fut curé pendant 24 ans, de 1818 à 1942, date de son décès à l’âge de 85 ans.
Enfin, plus près de nous, le Père Louis BAUD, curé de 1942 à 1961, mourut le jour de Pâques en distribuant la Sainte Communion à ses fidèles.
Quelques mois avant son décès, il avait prononcé ces très belles paroles prémonitoires : « Mon plus cher désir est de donner toutes mes forces à l’exercice de mon ministère et de mourir auprès de l’autel ».
Aujourd’hui, notre monde chancelle. Nous ne sommes pas sûrs de l’avenir. Mais justement, pour construire l’avenir, il faut se fonder sur le passé.
Apposer une plaque en souvenir des prêtres, c’est d’abord les remercier et faire revivre leur mémoire, eux qui se sont occupés des familles, des mourants, avec tant de dévouement.
C’est se fonder sur le roc de la foi, c’est déclarer que Dieu a un avenir dans cette région de l’Entre-deux-Mers, dans ce pays. C’est faire un acte de reconnaissance et, comme le nouveau pape Léon XIV nous y invite, c’est faire un acte d’amour. L’amour, qui est à la base du Christianisme.
Abbé Christophe Picault