Fraternités chrétiennes

« Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas »1Jn4

Les fraternités auxquelles nous appellent notre évêque ne sont pas des groupes d’individus reliés par le vague désir philanthrope d’une simple humanité partagée, ou par des amitiés choisies. Nous parlons ici de fraternités de personnes, regroupées ensemble autour d’un Amour Transcendant leur existence et guidant leur rencontre, l’Amour du Christ, distillé doucement et sûrement par l’Esprit Saint d’un Père qui regarde avec tendresse sa créature reconnaissante et fragile.

 Ces fraternités nous offrent la possibilité de prolonger et d’approfondir la rencontre dominicale, de partager l’intimité de notre Foi autour la parole de Dieu, de se sentir peuple de Dieu ( «  quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ), de prier pour les espoirs ou les peines de chacun de ses membres, de rendre grâce pour les joies reçues, de se prêter main forte pour de menus ou moins menus services dans la gratuité du don, de se reconnaître habités d’une même FOI, de partager des rires, ses dernières recettes ou ses pleurs.

En 2020, une personne de mon village, avec laquelle je ne partageais « que » le temps de la messe dominicale, vient me voir et me propose de répondre à l’invitation de notre évêque de nous regrouper autour de fraternités chrétiennes de proximité.

Nous étions trois. Trois, d’univers, d’éducation, de tradition si différents qu’il n’aurait peut-être pas été permis de nous rencontrer, mais 3 réunis dans l’Essentiel, dans ce qui nous permettait de nous reconnaître et dépasser nos éloignements … dans la Foi, l’Espérance et la Charité.

 1 fois par mois, nous nous réunissions chez les uns et les autres, pour un temps cadrés d’1heures 30 à 2 heures et décomposé ainsi :

• Chant et prière à l’Esprit Saint
• Lectio Divina (nous choisissions l’évangile du dimanche suivant)
• Intentions de prière où chacun déposait ses préoccupations ou ses joies et faisait le pari fou de la force de la communion des saints (et…ça marche !).
• Prières, chants.
• Papote sur ce qui avait ponctué notre quotidien depuis notre dernière rencontre autour d’une tisane (ou autre…) et d’une douceur.

Quelle joie d’être chrétien ensemble, de se rencontrer sereinement autour de l’Essentiel et de se rendre compte que cet Essentiel transcende nos différences, l’enrichit et nous permet de compter les uns sur les autres sans rien exiger en retour, sans autre justificatif que d’être réunis autour du Christ. Sans, bien sûr, en oublier l’adn de chacun.

Les fraternités peuvent recouvrir des fonctionnements différents : mode de prières, rencontre en journée, en soirée, toutes les semaines, les 15 jours… L’idée est de se retrouver régulièrement, de garder en vue cette esprit de proximité géographique (peut-être au début n’est-ce pas possible, mais dès que le groupe atteint 1 dizaine de personnes, il est appelé à essaimer), d’inviter des personnes près de nous qui n’ont peut-être pas une fidélité ancrée à la messe, mais qui peuvent être touchées et ramenées vers Dieu. Et finalement, l’expérience nous a montrée que beaucoup n’attendait que cela, mais que nous n’osions pas aller vers elles. Les fraternités ne sont pas en concurrence avec les groupes déjà existants (équipe du rosaire, chapelet..), elles ont une vocation d’évangélisation et de soutien de proximité. Elles sont peut-être plus accessibles, de par leur forme, à ceux qui sont en périphérie de la Foi.

  Les fraternités chrétiennes sont des réseaux incarnés qui fortifient les paroisses, elles sont en lien avec notre curé. Tout nouveau groupe est d’ailleurs appelé à se faire connaître à lui.

« Ensemble les chrétiens forment un maillon au sein de leur communauté, ils sont soudés par un amour fraternel…. » Joseph Ratzinger…….